Monsieur le Maire,
Madame la Consule générale du royaume de Belgique
Monsieur le Consul honoraire de Belgique à Montpellier
Mesdames et Messieurs les autorités civiles et militaires belges et françaises
Messieurs les porte-drapeaux,
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes réunis aujourd’hui devant la stèle franco-belge qui vient d’être rénovée pour rendre hommage aux combattants belges morts pour leur patrie. Elle se trouve à côté des mâts des drapeaux belge et français qui flottent toute l’année et qui rappellent l’amitié entre nos deux pays.
Le cimetière Saint-Lazare compte quatre carrés militaires dont un porte l’appellation carré franco-belge 14-18, celui où nous nous trouvons. Pourquoi une telle appellation dans un cimetière situé loin des théâtres d’opérations ?
Lors du Premier conflit mondial, les soldats français ou alliés blessés au front étaient envoyés à l’arrière pour être soignés. Montpellier, disposant d’une importante infrastructure hospitalière a pu les recevoir.
Devant l’afflux de malades et de blessés, une vingtaine d’hôpitaux militaire furent créés, ce qui représentait environ 6 000 lits gérés par l’administration du 16e corps d’armée de Montpellier.
En 1915, le Service de Santé de l’armée belge crée un hôpital au nord de Montpellier, au Plan des Quatre Seigneurs, sur un terrain boisé de cinq hectares dénommé « Domaine Saint-Charles ». Il est successivement dénommé « Hôpital militaire belge – Villa Saint-Charles » et « Ambulance Élisabeth – Croix-Rouge de Belgique ». Ambulance Élisabeth en hommage à la reine de Belgique surnommée la Reine Infirmière. Le site est doté de trois baraquements en briques appelés « les grands dortoirs » de 40 mètres de long sur 6 mètres de large. Cet hôpital ouvre le 15 mai 1915 et ferme le 15 mai 1919 après avoir accueilli 630 soldats belges.
107 soldats belges reposent dans quatre carrés militaires : 46 au carré 14-18 situé à gauche du cimetière, 56 dans le carré où nous nous trouvons qui porte le nom de carré franco-belge 14-18 et 4 dans le carré 39-45, mais aussi un au carré militaire du cimetière protestant.
Chaque année, pour la Toussaint, le comité de Montpellier du Souvenir Français fleurit les carrés militaires. Le 2 novembre, une cérémonie rend hommage aux soldats morts pour leur patrie.
Chaque carré militaire comporte un monument. Celui devant lequel nous nous trouvons et qui vient d’être rénové est particulier.
Avant d’évoquer le monument, je tiens à remercier le consulat général de Belgique à Marseille pour sa générosité qui a permis sa rénovation. Merci Madame la Consule générale et, à travers vous, merci au royaume de Belgique.
Je disais que ce monument est particulier. En effet, il associe fraternellement nos deux nations à travers plusieurs symboles.
En haut, sous la croix de guerre sont enlacées deux devises : « L’Union fait la Force » encadrant le Lion belge et « Honneur et Patrie » encadrant le Coq gaulois.
En dessous, un grand médaillon représente le roi Albert 1er de Belgique, surnommé le Roi Chevalier. Ce médaillon est un don du lieutenant-général belge Léopold de Koninck. Il a été réalisé par le sculpteur-médailler belge Victor Demaret.
Pour terminer, je voudrais vous lire une émouvante lettre trouvée en novembre 2013, accrochée sur la stèle du soldat Louis de Groote qui repose à quelques mètres de nous. (secteur SM, n° 13, 6e rang). Sa famille belge, de visite au cimetière, l’a honoré en laissant ce texte.
Bonjour Louis,
Aujourd’hui, après 95 ans, c’est probablement la première fois que quelqu’un de ta famille est ici avec toi sur ta tombe.
Welden est en effet loin d’ici… 1 050 km. Welden est sa ville de naissance située en Flandre.
Une visite au musée de Flanders Fields à Ypres et les histoires de mon père a fait en sorte que nous sommes partis à ta recherche.
Nous t’apportons des fleurs pour témoigner d’un dernier hommage.
Des fleurs que ta mère aurait été heureuse de mettre à notre place.
Combien a dû être déchirant pour elle de ne plus être en mesure de te prendre jamais dans ses bras.
Est-ce que tu t’es rendu compte que tu étais si loin de la maison ?
Blessé et malade…
Qu’as-tu ressenti ?
Nous ne le saurons jamais.
Comme les guerres sont inutiles et ne donnent pas la possibilité aux jeunes de réaliser leurs rêves.
Nous souhaitons très fort : « Plus jamais la guerre » !
L’humanité n’a toujours pas tiré de leçons, Louis, au contraire !
Même encore aujourd’hui, on n’a pas fait taire les armes.
Et… la vie pourrait être si belle.
Peut-être aujourd’hui le Mistral inclément emporte mes mots tout de suite, mais tu es toujours dans nos pensées.
Nous te faisons un gros câlin.
Comme Louis de Grooote, les 107 soldats belges qui reposent à Montpellier sont tous unis, comme au front, aux côtés de camarades de douze nationalités. Nous ne les oublions pas, car il y a quelque chose de plus fort que leur mort : leur présence dans le cœur des vivants.
Vive la Belgique, Vive la France
Claude Carlier, président du comité de Montpellier du Souvenir Français
En présence de l'ANMONM 34 - Son président Yvan MARCOU le porte-drapeau Frédéric MUNOZ et de Nathalie NICAUD, chanteuse lyrique qui a interprété les deux hymnes nationaux.
Voir les photos de la cérémonie
Madame la Consule générale du royaume de Belgique
Monsieur le Consul honoraire de Belgique à Montpellier
Mesdames et Messieurs les autorités civiles et militaires belges et françaises
Messieurs les porte-drapeaux,
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes réunis aujourd’hui devant la stèle franco-belge qui vient d’être rénovée pour rendre hommage aux combattants belges morts pour leur patrie. Elle se trouve à côté des mâts des drapeaux belge et français qui flottent toute l’année et qui rappellent l’amitié entre nos deux pays.
Le cimetière Saint-Lazare compte quatre carrés militaires dont un porte l’appellation carré franco-belge 14-18, celui où nous nous trouvons. Pourquoi une telle appellation dans un cimetière situé loin des théâtres d’opérations ?
Lors du Premier conflit mondial, les soldats français ou alliés blessés au front étaient envoyés à l’arrière pour être soignés. Montpellier, disposant d’une importante infrastructure hospitalière a pu les recevoir.
Devant l’afflux de malades et de blessés, une vingtaine d’hôpitaux militaire furent créés, ce qui représentait environ 6 000 lits gérés par l’administration du 16e corps d’armée de Montpellier.
En 1915, le Service de Santé de l’armée belge crée un hôpital au nord de Montpellier, au Plan des Quatre Seigneurs, sur un terrain boisé de cinq hectares dénommé « Domaine Saint-Charles ». Il est successivement dénommé « Hôpital militaire belge – Villa Saint-Charles » et « Ambulance Élisabeth – Croix-Rouge de Belgique ». Ambulance Élisabeth en hommage à la reine de Belgique surnommée la Reine Infirmière. Le site est doté de trois baraquements en briques appelés « les grands dortoirs » de 40 mètres de long sur 6 mètres de large. Cet hôpital ouvre le 15 mai 1915 et ferme le 15 mai 1919 après avoir accueilli 630 soldats belges.
107 soldats belges reposent dans quatre carrés militaires : 46 au carré 14-18 situé à gauche du cimetière, 56 dans le carré où nous nous trouvons qui porte le nom de carré franco-belge 14-18 et 4 dans le carré 39-45, mais aussi un au carré militaire du cimetière protestant.
Chaque année, pour la Toussaint, le comité de Montpellier du Souvenir Français fleurit les carrés militaires. Le 2 novembre, une cérémonie rend hommage aux soldats morts pour leur patrie.
Chaque carré militaire comporte un monument. Celui devant lequel nous nous trouvons et qui vient d’être rénové est particulier.
Avant d’évoquer le monument, je tiens à remercier le consulat général de Belgique à Marseille pour sa générosité qui a permis sa rénovation. Merci Madame la Consule générale et, à travers vous, merci au royaume de Belgique.
Je disais que ce monument est particulier. En effet, il associe fraternellement nos deux nations à travers plusieurs symboles.
En haut, sous la croix de guerre sont enlacées deux devises : « L’Union fait la Force » encadrant le Lion belge et « Honneur et Patrie » encadrant le Coq gaulois.
En dessous, un grand médaillon représente le roi Albert 1er de Belgique, surnommé le Roi Chevalier. Ce médaillon est un don du lieutenant-général belge Léopold de Koninck. Il a été réalisé par le sculpteur-médailler belge Victor Demaret.
Pour terminer, je voudrais vous lire une émouvante lettre trouvée en novembre 2013, accrochée sur la stèle du soldat Louis de Groote qui repose à quelques mètres de nous. (secteur SM, n° 13, 6e rang). Sa famille belge, de visite au cimetière, l’a honoré en laissant ce texte.
Bonjour Louis,
Aujourd’hui, après 95 ans, c’est probablement la première fois que quelqu’un de ta famille est ici avec toi sur ta tombe.
Welden est en effet loin d’ici… 1 050 km. Welden est sa ville de naissance située en Flandre.
Une visite au musée de Flanders Fields à Ypres et les histoires de mon père a fait en sorte que nous sommes partis à ta recherche.
Nous t’apportons des fleurs pour témoigner d’un dernier hommage.
Des fleurs que ta mère aurait été heureuse de mettre à notre place.
Combien a dû être déchirant pour elle de ne plus être en mesure de te prendre jamais dans ses bras.
Est-ce que tu t’es rendu compte que tu étais si loin de la maison ?
Blessé et malade…
Qu’as-tu ressenti ?
Nous ne le saurons jamais.
Comme les guerres sont inutiles et ne donnent pas la possibilité aux jeunes de réaliser leurs rêves.
Nous souhaitons très fort : « Plus jamais la guerre » !
L’humanité n’a toujours pas tiré de leçons, Louis, au contraire !
Même encore aujourd’hui, on n’a pas fait taire les armes.
Et… la vie pourrait être si belle.
Peut-être aujourd’hui le Mistral inclément emporte mes mots tout de suite, mais tu es toujours dans nos pensées.
Nous te faisons un gros câlin.
Comme Louis de Grooote, les 107 soldats belges qui reposent à Montpellier sont tous unis, comme au front, aux côtés de camarades de douze nationalités. Nous ne les oublions pas, car il y a quelque chose de plus fort que leur mort : leur présence dans le cœur des vivants.
Vive la Belgique, Vive la France
Claude Carlier, président du comité de Montpellier du Souvenir Français
En présence de l'ANMONM 34 - Son président Yvan MARCOU le porte-drapeau Frédéric MUNOZ et de Nathalie NICAUD, chanteuse lyrique qui a interprété les deux hymnes nationaux.
Voir les photos de la cérémonie